Celle qui racontait des histoires d’amour de Friedrich Christian Delius

Celle qui racontait des histoirs d'amour de Delius

Marie mène à Francfort une vie paisible de mère de famille, loin des remous de la fin des années soixante. Décidée à s’atteler au projet d’écriture romanesque qu’elle porte depuis longtemps, elle part à La Haye enquêter sur la romance entre Guillaume Ier d’Orange et une danseuse étoile berlinoise, ses lointains aïeuls. Au cours de son voyage, ce ne sont pas une mais trois histoires d’amours contrariées, nouées en des temps troublés, qui surgissent : l’idylle secrète entre Guillaume d’Orange et sa danseuse, l’amour âpre des parents de Marie, elle, héritière de la bourgeoisie allemande, lui, capitaine sous-marinier pendant la grande guerre ; sa propre histoire enfin, avec Reinhard, retenu cinq ans prisonnier par l’armée soviétique au sortir de la Seconde Guerre mondiale. 

Fayard – 234 pages
Parution le 17 janvier 2018
En VO : Die Liebesgeschichtenerzählerin (2016)
Thèmes : Littérature allemande, Amour

Petite-Libellule-11-sur-20

Celle qui racontait des histoires d’amour nous livre le récit de trois d’histoires d’amour. De la Haye, Marie retourne chez elle, en Allemagne, avec un projet de roman en tête. Elle veut écrire l’histoire de son aïeule, fille illégitime de Guillaume Ier, ancien roi des Pays-Bas, et d’une danseuse. Au fil de ses pérégrinations, de son voyage de retour, Marie laisse ses idées vagabonder, aller vers l’histoire d’amour de ses parents, pour finalement arriver à sa propre histoire d’amour avec son mari. Si le fond de l’histoire me plaisait, que j’avais hâte de me plonger dans ses différentes romances, je me suis vite heurtée à un mur : impossible de me plonger dans le roman.

« Comment les gens font-ils face aux défaites quand les grandes défaites sont les leurs, ce qui est passionnant, ce sont les défaites, pas les victoires. »

L‘écriture de Friedrich Christian Delius est vraiment très fastidieuse à suivre. J’ai vu beaucoup d’avis pointer du doigt une traduction bancale, c’est peut-être en effet le cas ; mais ne lisant pas en allemand, je ne peux que me référer à cette version française qui manque de sens, d’accroche, de fluidité. On parcourt le texte sans parvenir à saisir le charme de ses amours compliqués, je me suis sentie complètement imperméable à la moindre émotion. Les phrases interminables composant chaque paragraphe n’ont fait que renforcer ce sentiment de langueur qui m’a vite fait décrocher chaque fois que je tentais de lire quelques pages.

« Comment réagit un jeune homme de vingt-cinq ans qui n’a rien appris hormis le métier de la guerre, lequel ne peut déboucher pour lui que dans l’évidence d’une victoire, d’une victoire allemande éternelle, où glisse-t-il tous ces morts, s’il ne peut les déposer aux pieds de son empereur, songeait Marie, au moment où le train entrait en gare d’Utrecht et s’arrêtait. »

Pourtant, l’histoire est loin d’être mauvaise, on sent qu’il y a un bon fond, une volonté de livrer un récit sensible. J’ai souvent eu l’impression que l’héroïne se lamentait sur son sort et celui des allemands, un point qui ne m’a pas vraiment plu, mais concernant les histoires d’amour, l’idée était bonne, le récit aurait pu être très prenant si le texte avait su trouver ses lecteurs. Pour ma part, le roman n’aura pas su me trouver, je suis restée hermétique à son histoire. Tant pis.

Merci tout de même aux éditions Fayard et à NetGalley pour cette lecture !

 

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